Agriculture : l’ANSES interdit l’utilisation du S-métolachlore en France



Le S-métolachlore est l’un des herbicides les plus populaires en France. Suite aux taux élevés de substances actives retrouvés dans les eaux, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a décidé de prendre les mesures idoines. Le jeudi 20 avril, elle a officiellement ordonné son retrait du marché

Une menace pour la santé

Au cours du mois de février passé, l’ANSES a procédé à de nouveaux contrôles. Elle a, entre autres, remarqué que les dérivés chimiques du S-métolachlore se retrouvent dans les eaux souterraines, les eaux de surface et dans le sol. Et ceci à des proportions inquiétantes. En effet, après son emploi dans les champs, il se dégrade et se transforme en des dérivés chimiques encore connus sous l’appellation de « métabolites ». La quantité retrouvée dépasse déjà les normes de qualité européenne en vigueur, soit 0,1 microgramme par litre.

Potentiellement, ces dérivés seraient également dans les eaux potables qu’utilisent bon nombre de Français. Selon l’information rendue publique par l’agence « trois métabolites du S-métolachlore ont été fréquemment détectés à des concentrations dépassant les normes de qualité, dans les eaux destinées à la consommation ». Cela constitue une vraie menace pour la santé de la population. Face à cette situation, l’ANSES a annoncé qu’elle interdit son utilisation.

Voir la fiche pdf du S-Métolachlore.

Mésentente entre les ONG et le ministre

Cette décision de l’ANSES a suscité de vives réactions dans le monde agricole. Même la FNSEA a réclamé qu’on le maintienne puisqu’il n’y a pas d’autres alternatives aussi efficaces que lui. Allant dans le même sens, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a aussi demandé à l’agence de revoir sa décision. Et pour cause, cela n’était pas en concordance avec le « calendrier européen » avait-il déclaré. 

De plus, il a affirmé qu’il ne voulait pas « abandonner les décisions stratégiques pour la souveraineté alimentaire à la seule appréciation d’une agence ». Pour lui, il faudrait d’autres études scientifiques avant la prise d’une telle décision. 

De telles déclarations ont provoqué l’indignation de plusieurs ONG environnementales et élus qui n’ont pas hésité à exprimer leur mécontentement. En plus de notifier l’atteinte portée à l’indépendance de l’ANSES, ceux-ci ont aussi rappelé les derniers classements de l’ECHA. En juin dernier, le S-métolachlore a figuré dans la liste des produits cancérigène suspectés par l’agence. 

L’ANSES a affirmé, de son côté, qu’elle s’engageait pour le retrait de cet herbicide. Pour ce faire, la procédure est engagée, mais les utilisateurs ont jusqu’au 20 octobre 2024 pour écouler les stocks disponibles. Pour rappel, l’herbicide S-métolachlore est essentiellement commercialisé par l’entreprise Syngenta.

Source : https://ephy.anses.fr/actualites/retrait-%E2%80%99autorisations-mise-march%C3%A9-retrait-certains-usages-produits-base-s-m%C3%A9tolachlore


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