Déterminé à évoluer vers un monde plus écologique, l’être humain désire assainir au mieux son environnement. Pour cela, il place l’élimination des déchets plastiques au cœur de ses préoccupations. Si cet objectif semble plutôt simple à réaliser, il présente en réalité de nombreuses difficultés. Un modèle récemment développé a démontré que la suppression des déchets plastiques pourrait encore prendre des millénaires.
Le cycle de vie des plastiques non recyclés
Des années 50 à nos jours, le monde aurait généré plus de 8 milliards de tonnes de plastiques. Si 2,5 milliards continuent d’être utilisés, le reste est rejeté dans les décharges et la nature. Ce dernier point est particulièrement inquiétant, dans la mesure où le plastique se dégrade moins vite que les autres matières.
Certaines études ont montré que les déchets plastiques non recyclés commencent à se fragmenter sous l’effet de l’érosion et du soleil. Ils deviennent alors des microplastiques de 1 micromètre à 5 millimètres.
Quasiment invisibles, les plus petits résidus de plastique sont souvent déplacés par le vent. C’est alors qu’ils finissent par atteindre des lieux éloignés de toutes civilisations humaines (banquise arctique, montagnes de l’Himalaya…).
Un modèle novateur
En collaboration avec quelques collègues, le chercheur Jeroen Sonke a conçu un modèle qui permet d’observer le cycle de vie complexe des déchets plastiques. Dans son ensemble, ce modèle prend en compte tous les réservoirs (sols, mers, atmosphères, technosphères…) susceptibles de renfermer des déchets plastiques de grandes ou petites tailles.
Il révèle que les 300 000 tonnes de plastiques flottant sur l’océan ne sont en réalité qu’une infirme partie des déchets plastiques marins. En effet, les sédiments et fonds marins stockent à eux seuls une énorme quantité de plastiques. On parle notamment de plus de 170 millions de tonnes de déchets plastiques.
Une durée de vie relativement longue
Jusqu’à ce jour, la plupart des études scientifiques avaient montré que les déchets plastiques non recyclés ont une durée de vie allant de quelques décennies à quelques siècles. Grâce au modèle du chercheur Jeroen Sonke, cette estimation est revue à la hausse. Le modèle aurait montré que les microplastiques pourraient continuer à circuler pendant des millénaires.
Cela sous-entend que même en supprimant la production du plastique d’ici 2050, le monde n’arrivera pas à éliminer les plastiques qu’il a rejetés dans la nature. Les politiques adoptées pour freiner la production du plastique devraient donc s’accompagner de quelques mesures d’assainissement. Retirer les plastiques qui jonchent la surface de l’océan ne suffira pas dans ce cas. Il faudrait développer des techniques qui visent aussi les fonds marins.