Les chenilles processionnaires, notamment celles du pin (Thaumetopoea pityocampa) et du chêne (Thaumetopoea processionea), sont des insectes défoliateurs dont la prolifération est étroitement liée au changement climatique. Comprendre cette relation est essentiel pour anticiper les impacts sur l’agriculture, la santé publique et les écosystèmes.
Réchauffement hivernal et survie des larves
Les chenilles processionnaires se développent principalement en automne et en hiver. Des hivers plus doux augmentent leur taux de survie, leur permettant de coloniser des régions auparavant inhospitalières. Par exemple, la température létale pour ces larves est estimée à -16°C ; des températures supérieures favorisent leur survie et expansion.
Expansion géographique
Historiquement confinées au sud de l’Europe, les chenilles processionnaires étendent leur aire de répartition vers le nord, atteignant désormais des zones comme la Bretagne et les forêts au nord de Paris. Cette expansion est facilitée par des hivers plus cléments et des étés plus longs, offrant des conditions propices à leur développement.
Modification des cycles biologiques
Le changement climatique altère les cycles de vie des chenilles processionnaires, entraînant des éclosions plus précoces et des périodes d’activité prolongées. Ces modifications augmentent les risques de défoliation des arbres et d’exposition des populations humaines et animales aux poils urticants des chenilles.
Impacts sur l’agriculture et les écosystèmes
Défoliation et santé des forêts
Les pullulations de chenilles processionnaires causent une défoliation significative, affaiblissant les arbres et les rendant vulnérables à d’autres stress, tels que les maladies ou la sécheresse. Cela affecte la productivité forestière et la biodiversité associée.
Risques sanitaires
Les poils urticants des chenilles processionnaires peuvent provoquer des réactions allergiques chez l’homme et l’animal, allant de simples irritations cutanées à des réactions plus graves. L’expansion géographique de ces insectes augmente le nombre de personnes et d’animaux exposés.
Stratégies de gestion et de prévention
Surveillance et prévention
Il est crucial de mettre en place des systèmes de surveillance pour détecter rapidement les infestations et intervenir efficacement. L’utilisation de pièges à phéromones et la promotion des prédateurs naturels, tels que certaines espèces d’oiseaux, peuvent aider à contrôler les populations de chenilles processionnaires.
Sensibilisation et information
Informer le public sur les risques associés aux chenilles processionnaires et les mesures de prévention est essentiel pour minimiser les impacts sanitaires et environnementaux.
Le changement climatique favorise la prolifération et l’expansion des chenilles processionnaires, posant des défis majeurs pour l’agriculture, la santé publique et la gestion des écosystèmes. Une approche intégrée, combinant surveillance, prévention et sensibilisation, est indispensable pour atténuer ces impacts.
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